J. F. Delcamp – Opus 31 Sonate Ida Presti

J’avais commencé cette sonate en 1993, j’y ai travaillé un mois. Finalement, malgré le temps passé, je n’arrivais pas à terminer cette sonate, les thèmes étaient réussis (à mon avis) mais la réalisation manquait de rigueur, il n’y avait pas de carrure établie. Il y a trois jours, le 29 avril 2024, j’ai décidé de finir cette sonate qui dormait dans un tiroir depuis 31 ans. J’ai conservé la thématique, les harmonies, j’ai juste charpenté l’ensemble afin qu’il repose sur une carrure établie soit en 4 mesures pour les mouvements 1 et 3, une carrure en 7 mesures pour le deuxième mouvement. Pour être clair, mon travail a consisté à enlever ou à ajouter un ou deux temps ici ou là, afin que les phrases s’inscrivent toutes dans la carrure majoritaire du mouvement.

J’avais déjà utilisé certains passages de cette sonate dans « Le rêve d’une lampe de chevet », opus 9. Les voici à nouveau, cette fois, dans leur contexte d’origine : au sein d’une sonate en trois mouvement.
– Le premier mouvement est dans les couleurs des compositeurs français de la fin du XIXème siècle, comme Claude Debussy.
Le second mouvement est une passacaille reposant sur un thème chromatique en 7 mesures. Cette structure en 7 mesures, est celle qu’affectionnait le luthiste Sylvius Leopold Weiss dans ses passacailles. Voici pour la structure. Quant au style, il est également dans les couleurs de Debussy.
– Le troisième mouvement est une tarentelle, qui, elle aussi, aurait pu être composée à la fin du XIXème siècle.
Cette deuxième sonate est dédiée au merveilleux musicien et guitariste Enno Voorhorst.

Dans le premier mouvement, j’utilise l’ambivalence des subdivisions. Toutes les phrases de ce premier mouvement comptent 12 temps. Ces douze temps peuvent être subdivisés de diverses façons : 3 mesures à 4/4. Ou 4 mesures à 3/4 ou à 6/8. Ou encore 6 mesures à 2/4. Les mesures peuvent se subdiviser en 2 * 3 croches (mesures 1 du premier mouvement) ou 3 * 2 croches (mesure 2 du premier mouvement. Je n’invente rien, Sanz au 17ème siècle, Albéniz, Granados, Turina au tournant du siècle dernier, jouent constamment avec cette ambivalence, ainsi le rythme devient « joueur », « léger », « pétillant », et c’est très agréable pour le musicien comme pour l’auditeur. Personnellement, l’ambivalence du rythme me donne une sensation d’ivresse.

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