Interlude, opus 32
Autant, des fois, j’ai du mal à préciser les nuances de ma partition. Autant, là, pour cet Interlude, en 3 minutes, j’ai, sans hésitation, défini, noté, toutes les nuances (piano, mezzo-piano, forte etc …). La composition elle-même m’a pris deux heures, presque sans ratures.
Pour la difficulté digitale, je dirais que c’est du niveau septième année.
Du point de vue rythmique : c’est une pièce très ambivalente, où les temps faibles deviennent des temps fort et réciproquement. La pulsation passe sans prévenir de la noire à la noire pointée. Les 8 croches de la mesure à 4 temps sont souvent regroupées en 3 + 3 + 2. Je recommande chaudement d’aborder cette pièce avec un métronome en soutien.
En fait, je m’aperçois que, dans mon interlude, je questionne sans cesse les appuis. J’ai volontairement brouillé les repères rythmiques pour, qu’aussi souvent que possible, les appuis soient ambivalents, changeants. Cela met à l’épreuve la concentration du guitariste. En retour, cela permet de ressentir la même jouissance, la même ivresse, la même légèreté, qu’un funambule en équilibre sur sa sangle.
C’est une pièce ouverte, les motifs mutent, mais le tempo est constant.
Il est très probable que je reviendrai à cette recherche d’ambivalence rythmique dans de futures compositions. Ivresse et légèreté : j’aime ça !